MARGUERITE DURAS, DES JOURNEES ENTIERES EN INDOCHINE

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Quand

08/03/2024 - 03/04/2024  
16:00 - 20:00
MARGUERITE DURAS, DES JOURNEES ENTIERES EN INDOCHINE

Foyer des Marins Rouen (Chapelle)
16 rue Dugay Trouin, Rouen, Haute-Normandie, 76000, Seine-Maritime
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Type d’évènement

MARGUERITE DURAS, DES JOURNEES ENTIERES EN INDOCHINE

« Je crois parfois que toute mon écriture naît de là, entre les rizières, les forêts, la solitude. »

Marguerite Duras


À l’occasion du centenaire de la naissance de l’auteur de L’Amant commémoré en 2014, j’ai souhaité aller à la rencontre des lieux mythiques de son Indochine, revisités par ses livres et ses films.
Marguerite Duras (1914-1996), née à Saigon (aujourd’hui Ho Chi Minh-Ville) , a passé son enfance et son adolescence dans le Vietnam et le Cambodge actuels. Alors sous administration coloniale française, ces deux pays constituaient avec le Laos, ce que l’on appelait l’Indochine et ses parents travaillaient pour l’enseignement. Elle a vécu à Hanoi, à Phnom Penh, dans le golfe de Siam près de Kampot et surtout dans le delta du Mékong, à Sadec et à Vinh Long.
À l’âge de dix-neuf ans, elle est partie définitivement pour la France, à bord d’un paquebot. Elle a été profondément imprégnée par ce territoire tropical et mystérieux, «une patrie d’eaux », lieu de son éveil à la vie et de son épanouissement de jeune fille. Immersion dans une nature encore sauvage, choc de la misère et de l’injustice, rencontres marquantes, sentiment de solitude et d’abandon, éclosion du désir et trouble de l’altérité, apprentissage de la liberté, son œuvre littéraire et cinématographique — Un barrage contre le Pacifique (1950), Le Vice-consul, L’Amant (prix Goncourt 1984) , L’Amant de la Chine du Nord, le film India Song (1975) — plonge ses racines dans cette expérience unique. Dans ce processus de création, la photographie joue un rôle primordial pour Marguerite Duras. Sa mère l’emmenait avec ses frères au studio photo.
Les clichés en noir et blanc au charme suranné réveillent des secrets oubliés et déclenchent chez elle le besoin d’écrire. Parfois même, leur absence stimule sa créativité : la non-image de la rencontre sur le bac du delta du Mékong avec Léo, le riche Chinois, impulse la dynamique centrale du livre L’Amant. Ne devait-il pas s’appeler ce roman La Photographie absolue ?
Dans mon approche, la causalité est inversée : c’est son œuvre littéraire qui est à l’origine de mon désir de photographier. Bercé par cette petite musique durassienne, j’ai tenté de capter les fragments d’un univers mélancolique se diluant dans l’immensité du fleuve et des rizières et dans les ciels de mousson. Une immersion lente, en douceur, un peu hors du temps. Les trente-cinq photographies et les textes sont regroupés dans un ouvrage : Marguerite Duras, des journées entières en Indochine, Éditions Point de Vues, 2014.
Éric Bénard, mars 2024
Bio express
Parallèlement à ses études en sciences économiques et en chinois, Éric Bénard voyage en Europe et en Asie et devient photographe et rédacteur indépendant à partir de 1989. En associant texte et image, il interroge les liens que l’homme tisse avec son environnement,
à travers ses activités et son empreinte dans le territoire. Il propose également une évocation de l’esprit de lieux devenus sources d’inspiration littéraire, picturale et cinématographique. Des voyages imaginaires entre fiction et réalité. Deux ouvrages parus en 2023, sur les Villes de cinéma : Tokyo, surfaces et Rome, décor éternel.
Instagram : ericbenard8364